Ce ne sont pas de simples remerciements que je dois au Dr. DE SOUSA MENDES, mais, une reconnaissance pour son admirable abnégation. Si en Juin 1940, il n'avait pas sacrifié sa carrière pur le bien des autres, je n'aurais pas l'occasion d'être encore en vie ainsi que mes enfants.

En effet, je me trouvais à BAYONNE avec mes jumeaux âgés de 2 ans et une amie dévouée. Impossible d'obtenir les papiers nécessaires pour quitter la France afin de ne pas tomber dans les griffes des nazis. La menace se précisait, d'abord la Pologne, puis, les autres pays envahis brutalement.

Mon mari, officier de l'armée Française, blessé et prisonnier de guerre, avait réussi à e communiquer son désir de nous voir en sécurité chez sa soeur à LISBONNE. Mais, pour cela il fallait obtenir les visas espagnols, portugais et même français !

L'un n'était pas accordé sans les autres. On faisait la queue devant les consulats, sans réussir, et, l'angoisse montait devant la marche inexorable de l'ennemi !

Tout à coup une autorisation est parvenue : la Portugaise, et ce après des jours d'attente de peur et d'angoisse, subitement la route vers la liberté s'ouvrait. Le visa tant attendu nous semblait officiel. Nous ne savions pas le sacrifice qu'il représentait pour Dr. DE SOUSA MENDES, en effet les autorités salazaristes venaient d'interdire à ses consuls la permisson d'accorder des visas, exception faite à l'égard des diplomates.

Monsieur le Consul de SOUSA MENDES par ce geste pourtant si simple a sacrifié sa carrière pour sauver des inconnus, c'est ce qui a fait de lui un Homme : Juste, Bon et Héroïque. Je dois en même temps rendre hommage à votre famille qui a souffert également du brusque changement de situation dû à l'ostracisme d'un dictateur qui se révèlera proche des idées de l'Allemagne de l'époque. Nous ne remercierons jamais assez votre parent et votre famille pour les sacrifices consentis au nom de l'humanité.

Cet Homme a tout perdu en Juin 1940 SAUF L'HONNEUR.